Vous avez subi, ou pensez avoir subi un aléa thérapeutique médical par un professionnel de santé ? Indemnisation Préjudice et ses avocats partenaires vous accompagnent dans vos démarches d’indemnisation. N’hésitez pas à nous contacter pour être conseillé sur la marche à suive pour ouvrir un dossier de demande d’indemnisation lié à un aléa thérapeutique.
Définition de l’aléa thérapeutique (selon le Code de la santé publique)
L’aléa thérapeutique est défini par l’article L.1142-1 du Code de la santé publique comme un dommage anormal survenu lors d’un acte médical en l’absence de faute. La loi du 4 mars 2002, dite loi Kouchner, a instauré un système d’indemnisation fondé sur la solidarité nationale, confié à l’ONIAM, pour les victimes de dommages graves répondant à ces critères.
Cette notion repose sur trois éléments essentiels :
- l’imprévisibilité du dommage ;
- l’absence de manquement aux règles de l’art (absence de faute)
- l’anormalité du dommage
L’aléa thérapeutique peut être du à un fâcheux concours de circonstances ou tout simplement au hasard, ce qui peut être difficile à admettre pour la victime qui en subit les conséquences. Même si a priori on ne peut incriminer le soignant, il faudra tout de même revenir sur les circonstances de l’accident médical pour en tirer les conclusions et demander réparation, même pour un accident non fautif.
Comment savoir si un dommage relève d’un aléa thérapeutique ?
L’évaluation repose sur l’étude du dossier médical et sur une expertise indépendante organisée par la CCI.
Les éléments pris en compte sont :
- les circonstances médicales exactes de l’acte ;
- l’état antérieur du patient ;
- l’évolution prévisible de son état ;
- le risque connu et sa probabilité ;
- la conformité de l’acte médical selon les règles de l’art
Certaines complications peuvent être constatés immédiatement par le soignant et la victime, mais dans certains cas, les conséquences anormales d’un soin peuvent apparaître plus tard chez le patient. Les délais d’apparition n’excluent pas la reconnaissance d’un aléa thérapeutique si le dommage est lié à l’acte et s’il présente un caractère anormal.
Les trois catégories d’accidents médicaux indemnisables
- L’accident médical non fautif : une intervention chirurgicale a été faite dans les règles de l’art mais n’a pas amélioré l’état du patient. Exemples : Une opération du dos n’a pas eu de résultats sur le handicap du patient, il en est au même point qu’avant l’opération. Un patient fait une réaction allergique imprévisible au cours d’une opération, il n’avait pas d’antécédents allergiques. Cet accident non fautif correspond souvent à un aléa thérapeutique.
- L’infection nosocomiale : l’infection a été contractée dans l’établissement hospitalier, pendant l’hospitalisation. Exemple : un patient a contracté un staphylocoque au service de réanimation. Certaines infections nosocomiales peuvent être assimilées à un aléa thérapeutique lorsqu’aucune faute n’est retenue.
- L’affection iatrogène : les conséquences indésirables d’un acte médical ou d’un traitement visant à améliorer l’état de santé du patient. Exemple : une opération qui a provoqué des conséquences neurologiques. Là encore, la qualification d’aléa thérapeutique peut s’appliquer lorsqu’il n’existe aucune faute médicale.
Procédure d’indemnisation d’un aléa thérapeutique : CCI et ONIAM
Les lois et organismes pour l’indemnisation d’un aléa thérapeutique
La CCI et l’ONIAM sont les deux instances qui se chargent de l’indemnisation des accidents médicaux et aléas thérapeutiques. Elles permettent ainsi aux victimes de lancer une procédure pour obtenir des indemnités pour le préjudice subi suite à un accident médical, une affection iatrogène ou une infection nosocomiale. Ces organismes interviennent directement lorsque l’aléa thérapeutique est reconnu par l’expertise.
Selon la gravité du préjudice, la procédure sera celle de la conciliation ou celle du règlement amiable : « La commission siège en formation de règlement amiable des accidents médicaux, des affections iatrogènes et des infections nosocomiales et en formation de conciliation » (Art. L. 1142-5).
Depuis la loi Kouchner du 4 mars 2002, lorsque la commission régionale estime que le dommage est indemnisable au titre du II de l’article L. 1142-1, l’office adresse à la victime ou ses ayants droit dans les quatre mois suivant la réception de l’avis, une offre d’indemnisation pour une réparation intégrale des préjudices. Ce mécanisme est celui qui s’applique spécifiquement à l’aléa thérapeutique.
Conditions légales d’indemnisation d’un aléa thérapeutique (article L.1142-1 du CSP)
Pour faire intervenir la CCI, la Loi Kouchner de 2002 demande à ce que la victime remplisse au moins l’une des conditions suivantes :
- Avoir un taux d’Aipp (atteinte à l’intégrité physique ou psychique) d’au moins 24 %
- Un arrêt temporaire des activités professionnelles d’au moins 6 mois sur une période de 12 mois
- Un DFT(Déficit Fonctionnel Temporaire) d’au moins 50% pendant au moins 6 mois sur une période de 12 mois
- Une incapacité à reprendre l’activité professionnelle exercée avant l’accident médical
- Des troubles graves dans les conditions d’existence
La procédure d’indemnisation d’un aléa thérapeutique
La saisine de la CCI est une étape centrale. La commission examine la recevabilité du dossier, organise l’expertise et rend un avis motivé.
Les étapes de la procédure sont les suivantes :
- Obtention du dossier médical : récupérer le dossier médical auprès de l’établissement ou du praticien concerné
- Dépôt du dossier de demande d’indemnisation auprès de la CCI accompagné du dossier médical
- Expertise médicale : la CCI organisera une expertise afin de confirmer ou non l’aléa thérapeutique et procéder à l’évaluation des dommages (AIPP, DFT)
- Avis de la CCI : la CCI rend un avis à l’issue de l’expertise
- Offre d’indemnisation par l’ONIAM dans un délai de quatre mois (article L.1142-22) : l’Oniam procéde ensuite au chiffrage selon les barèmes de l’ONIAM et propose une offre d’indemnisation. L’offre d’indemnisation basée sur le rapport d’expertise couvrira tous les postes de préjudices, professionnels mais aussi préjudices physiques, psychologiques, familiaux ou financiers consécutifs à l’accident médical non fautif.
- Acceptation ou Contestation par la victime : Si la victime conteste l’avis ou l’offre, elle peut saisir les tribunaux compétents. Ces recours sont prévus par les articles L.1142-23 et suivants.


