Vous avez été victime d’une infection nosocomiale et vous avez a droit à une indemnisation car le caractère nosocomial est avéré. Le dossier est étudié sur la base des documents médicaux, souvent lors d’une commission de conciliation et d’indemnisation des accidents médicaux (Commission de Conciliation et d’Indemnisation des accidents médicaux (CCI)) ou d’une procédure judiciaire. Ce sera ensuite à l’Office national d’indemnisation des accidents médicaux (ONIAM) ou à l’assurance de l’établissement de santé de vous indemniser, selon les cas.

 

Qu’est-ce qu’une infection nosocomiale ?

Une infection nosocomiale est une infection contractée au cours d’un séjour, d’une opération, d’une anesthésie ou d’une consultation dans un établissement de soins.

En pratique, un délai d’au moins 48 heures entre l’entrée dans l’établissement et l’apparition de l’infection est souvent retenu pour qualifier une infection nosocomiale.

Il faut apporter la preuve d’un lien de causalité entre l’acte de soins et l’infection nosocomiale.

Dans le cas des infections nosocomiales, la cause peut être du soit à :

  • une faute ou négligence de l’établissement ou du professionnel de santé (par exemple un défaut d’asepsie),
  • ou un dommage sans faute, relevant de la solidarité nationale via l’ONIAM (aléa thérapeutique ou risque non fautif).

La Loi Kouchner de 2002 prévoit que l’établissement est responsable de plein droit des infections nosocomiales sauf s’il rapporte la preuve d’une cause étrangère (imprévisible, irrésistible et extérieure).

Comment prouver une infection nosocomiale ?

Documents médicaux indispensables pour établir le lien : 

La preuve repose d’abord sur des éléments médicaux vérifiables :

  • Le dossier médical complet, dont la consultation est un droit du patient (Code de la santé publique, art. L.1111-7).
  • Les comptes rendus opératoires et d’hospitalisation.
  • Les résultats des examens biologiques, bactériologiques ou d’imagerie permettant d’identifier l’agent infectieux et sa chronologie.

Ces éléments permettent de démontrer que l’infection est apparue après l’admission, ce qui constitue un critère déterminant (HAS, 2023).

Établir la chronologie des symptômes et traitements

La datation de l’apparition de l’infection est essentielle : elle doit être postérieure à l’entrée dans l’établissement ou au geste invasif concerné. La Commission de Conciliation et d’Indemnisation (CCI) considère comme nosocomiale une infection qui survient au-delà d’un délai compatible avec la période d’incubation de l’agent pathogène, sauf preuve contraire de l’établissement (ONIAM, Rapport annuel 2022).

Analyse par un expert médical indépendant

En cas de contestation, une expertise médicale indépendante est souvent nécessaire. L’expert analyse :

  • Les conditions d’asepsie,
  • Les facteurs de risque individuels,
  • La cohérence de l’évolution clinique,
  • L’absence de cause étrangère.

L’expertise permet de qualifier l’infection de nosocomiale ou non selon les critères scientifiques établis (HAS, recommandations 2023).

Qui indemnise les victimes d’infections nosocomiales ?

Indemnisation de l’infection nosocomiale par l’assurance du praticien ou de l’établissement

Si l’établissement (public ou privé) ou le praticien libéral est jugé responsable d’une infection nosocomiale (faute établie ou présomption de responsabilité selon le cadre), c’est l’assureur de l’établissement ou du praticien qui indemnise l’infection nosocomiale.

Indemnisation de l’infection nosocomiale par l’ONIAM

Si le praticien ou l’établissement n’a pas été jugé responsable, alors l’ONIAM peut prendre en charge l’indemnisation de l’infection nosocomiale au titre de la solidarité nationale sous certaines conditions d’éligibilité.

Calcul du montant de l’indemnisation après une infection nosocomiale

Le calcul du montant de l’indemnisation après une infection nosocomiale dépend de la gravité du préjudice subi par le patient. Il est calculé selon la nomenclature Dintilhac par un avocat qui prend en compte les préjudices physiques, moraux et économiques. L’évaluation est réalisée par un expert médical, puis validée par la CCI, l’ONIAM ou le tribunal, afin d’assurer une réparation juste et proportionnée.

Les préjudices indemnisables selon la nomenclature Dintilhac

Selon la nomenclature Dintilhac, les préjudices indemnisables en cas d’accident médical se divisent en deux grandes catégories :

  • Préjudices patrimoniaux : pertes de revenus, frais médicaux, dépenses liées à l’assistance ou à l’adaptation du logement.
  • Préjudices extra-patrimoniaux : souffrances endurées, préjudice esthétique, préjudice d’agrément, déficit fonctionnel permanent ou temporaire, et préjudice moral des proches.
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Comment obtenir une indemnisation pour une infection nosocomiale ?

La première étape consiste pour la victime, ou son représentant légal, à obtenir l’intégralité du dossier médical auprès de l’établissement de santé ou du praticien concerné (droit d’accès prévu par le code de la santé publique).

Une fois les documents réunis, la demande doit être adressée à la Commission régionale de conciliation et d’indemnisation (CRCI). La commission analyse les circonstances, examine les éléments médicaux et sollicite une expertise afin de déterminer si l’infection présente le caractère d’une infection nosocomiale au sens du droit applicable.

Si la CRCI confirme l’existence d’une infection nosocomiale et en évalue les conséquences, l’avis est transmis soit à l’assureur de l’établissement ou du praticien, soit à l’ONIAM selon le régime de responsabilité applicable.

L’organisme tenu d’indemniser doit alors formuler une offre dans un délai de quatre mois à compter de l’avis de la CRCI, conformément au code de la santé publique.

Découvrir un exemple de dossier d’indemnisation suite à une infection nosocomiale traité par Indemnisation préjudice : exemple de dossier

 

Quand prendre un avocat pour une infection nosocomiale?

Les séquelles de l’infection nosocomiale peuvent être lourdes et les démarches encore plus compliquées quand on est hospitalisé en établissement ou à domicile. L’intervention d’un avocat spécialisé vous permettra de vous reposer sur son professionnalisme pour entamer la procédure dans les règles de l’art, sans commettre d’impairs. L’avocat spécialisé dans le dommage corporel et un médecin expert spécialisé établiront un dossier pour reconstituer les faits et démontrer quand il le faut l’origine de l’infection (il arrive souvent que l’établissement de santé se défende en évoquant le fait que le patient a pu être contaminé ailleurs). Ils procèdent également au calcul du montant de vos besoins personnels, médicaux (kiné, infirmier, etc) et financiers, vos pertes de revenus et les conséquences de l’accident médical sur votre vie future. Les proches, victimes collatérales, ne seront pas négligées et auront droit à ce qui leur revient. La présence de spécialistes lors des expertises est donc recommandée lorsque le dossier d’infection est lourd et le calcul de l’indemnisation complexe.

 

Exemples concrets d’indemnisation après infection nosocomiale

Infection nosocomiale après une intervention

Situation de la victime de l’infection nosocomiale :

Lors des événements, Monsieur J, âgé de 24 ans, travaillait comme serveur en intérim.

Circonstances de l’infection nosocomiale :

Une infection, notamment un staphylocoque doré, est survenue sur le matériel d’ostéosynthèse posé à l’épaule après un accident. Ces complications infectieuses ont entraîné un report des séances de kinésithérapie.

Dommages corporels suite à l’infection nosocomiale :

Depuis l’apparition de l’infection, Monsieur J est en arrêt de travail.

Il est aujourd’hui dans l’incapacité d’exercer son métier et pourrait devoir être équipé d’une prothèse. À ce stade, il n’est pas établi si les séquelles relèvent de l’accident initial (non couvert par une assurance) ou d’erreurs médicales.

Situation du dossier avant notre intervention :

Lorsque Monsieur J a sollicité Indemnisation Préjudice, l’établissement hospitalier avait déjà reconnu sa responsabilité, mais aucune expertise médicale n’avait encore été réalisée. Cherchant un accompagnement, la victime a demandé des orientations. Nous l’avons mise en relation avec l’un de nos avocats partenaires spécialisés en accident médical, qui a estimé pertinent de prendre en charge le dossier. Après une première consultation gratuite, Monsieur J a choisi d’être représenté par cet avocat spécialisé.

Amputation après infection nosocomiale grave

Situation de la victime :

Au moment des faits, Monsieur C, âgé de 70 ans, était retraité.

Circonstances de l’infection nosocomiale :

En novembre 2017, lors de la pose d’une prothèse totale de genou, Monsieur C a contracté une infection nosocomiale. Aucun traitement ne lui a été administré pendant plus de deux mois. À la suite de cet incident opératoire, trois prothèses de remplacement ont été posées, chacune ayant été infectée. Après dix interventions, incluant transfusion, greffe de peau et greffe osseuse, une amputation transformable a finalement été réalisée en juillet 2019.

Dommages corporels suite à l’infection nosocomiale :

Monsieur C a été amputé. Les douleurs ont été particulièrement intenses, et des douleurs fantômes persistent. Il est désormais appareillé et se déplace en fauteuil roulant. Son domicile a dû être adapté et son véhicule remplacé. Ses revenus de retraite, d’un montant de 2 100 € mensuels, excèdent les plafonds ouvrant droit aux aides.

Situation du dossier avant notre intervention :

Après l’infection nosocomiale contractée en novembre 2017 lors de l’intervention pratiquée dans une clinique privée, nous l’avons orienté vers sa protection juridique. Celle-ci a confirmé, après examen de son dossier, la prise en charge des honoraires d’un médecin conseil.

 

FAQ – Indemnisation des infections nosocomiales

 

Quelles démarches effectuer pour demander une indemnisation ?

Voici les grandes étapes :

  • Obtenir votre dossier médical complet (rapports, comptes-rendus, soins, séjours…).
  • Déposer une demande auprès de la Commission de Conciliation et d’Indemnisation des Accidents Médicaux (CCI) compétente, qui va vérifier : l’existence de l’infection nosocomiale, le lien avec les soins, la gravité du préjudice.
  • L’expert missionné va examiner le dossier, évaluer les séquelles, et établir un rapport.
  • En fonction du rapport et de la reconnaissance de l’infection, l’offre d’indemnisation peut être proposée par l’établissement/assureur ou par l’ONIAM.

Quel est le délai pour recevoir une offre d’indemnisation de l’infection nosocomiale ?

Lorsque la responsabilité de l’établissement est engagée, l’assureur ou l’établissement doit présenter une offre dans un délai de quatre mois après l’avis de la CCI.

Les proches peuvent-ils être indemnisés en cas de décès suite à une infection nosocomiale ?

Oui. En cas de décès de la victime à la suite d’une infection nosocomiale, les ayants droit (par exemple le conjoint, les enfants, les petits enfants) peuvent être indemnisés. Il faut démontrer que la cause du décès est l’infection nosocomiale.

Que se passe-t-il si l’établissement conteste l’origine de l’infection nosocomiale ?

Lorsque l’établissement conteste que l’infection soit nosocomiale ou affirme qu’elle provient d’une cause étrangère (force majeure), la victime devra apporter la preuve que  l’infection n’était pas présente ou en incubation à l’arrivée.

Il est alors recommandé de faire appel à un avocat spécialisé et à un médecin expert pour reconstituer les faits (soins, infection, lien causal, séquelles) et contester les arguments de l’établissement.

 

Quel est le rôle des spécialistes dans l’évaluation du préjudice ?

Le médecin expert examine la victime, analyse les soins, l’évolution, les séquelles, et attribue un taux d’atteinte permanente à l’intégrité physique ou psychique (AIPP ou DFP).

L’avocat spécialisé dommage corporel aide à constituer le dossier, identifier tous les postes de préjudice (souffrances endurées, perte de revenus, aide humaine, préjudice moral, frais futurs…) et à négocier l’offre d’indemnisation de l’infection nosocomiale.

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